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Etudiant(e) et entrepreneur(e) : comment ça marche ?6 min read

27 juin 2018 4 min read

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Etudiant(e) et entrepreneur(e) : comment ça marche ?6 min read

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Les étudiants actuels disposent de nouvelles opportunités, et parmi celles-ci, l’incubation s’adresse directement à ceux qui souhaitent devenir entrepreneurs. Il existe même un nouveau statut d’étudiant-entrepreneur permettant de faciliter l’étude du projet dans le cadre de ses études. Explications.

Proposer des solutions aux jeunes pour « monter leur boîte », voici qui est dans l’ordre des choses car parmi les 18-24 ans, plus

de 60% veulent monter leur entreprise. Une attirance, mais qui ne suffit pas pour passer à l’action. En effet, ce sont finalement 30% d’étudiants qui estiment qu’ils peuvent aller de l’avant dans cette voie, ce qui est, il faut l’avouer, un nombre tout à fait respectable. Les universités et grandes écoles ont répondu présentes en créant une multiplicité de modules orientés sur la création d’entreprise, et les professionnels sont fréquemment invités à intervenir pendant les cursus. Mais ce n’est pas tout.

Un vrai statut national

Le statut d’étudiant-entrepreneur per- met aux étudiants ainsi qu’aux jeunes diplômés de moins de 28 ans d’élaborer un projet entrepreneurial dans un «Pépite» : le diplôme d’établissement étudiant-entrepreneur permet de mener à bien son projet avec un maximum de sécurité et de visibilité. Le Pépite, ou Pôle Etudiant Pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat, est un dispositif de soutien à la création d’entreprises innovantes à l’attention des étudiants, il a été lancé par le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ainsi que par la Caisse des Dépôts.

La candidature doit être remplie sur le site du ministère. Il existe 29 « pépite » depuis 2014 qui rassemblent les écoles et universités pro- posant un accompagnement à la création d’entreprise via ce statut, avec un accès possible à un incubateur. En 2016, 2267 jeunes ont obtenu le statut : 60% de plus que l’année précédente.

La voie de l’incubation

Cette solution n’est pas toujours très connue des étudiants. Elle présente pour- tant bien des avantages, l’objectif étant justement de tester son projet, ainsi que sa volonté véritable d’aller de l’avant. Si la plupart des étudiants intègrent le module en fin de cursus, il est possible d’y entrer dès les premières années.

Les incubateurs sont des structures qui proposent soit des locaux « en dur », avec tout l’équipement nécessaire, soit des formules de suivi à distance. La première option est la plus fréquente, avec des bureaux généralement partagés. Les infrastructures sont parfois très agréables, avec jardin, cuisine et tout le nécessaire pour pouvoir échanger et garantir une bonne convivialité. Après tout il s’agit bel et bien d’étudiants !

Contrairement aux incubateurs pour professionnels, les services sont gratuits pour les étudiants et ceux qui viennent d’avoir leur diplôme, du moins pendant une période minimale, en fonction des sites. Un certain nombre d’incubateurs accueillent des populations diverses : étudiants, enseignants-chercheurs, et professionnels.

Faire éclore les talents

Le but de ces incubateurs est de laisser s’épanouir les talents, mais dans un premier temps, et étant donné le jeune âge des incubés en moyenne, il est considéré comme primordial de ne pas les laisser isolés. Car même si les projets peuvent être très différents les uns des autres, les préoccupations majeures sont identiques : solutions de financement, premières prospections, voire premiers entretiens pour recruter un salarié.

Discuter avec les autres, partager ses soucis et parfois ses galères, permet de ne pas se faire une montagne de ce qui est finalement le lot de tous. Ceci est valable pour tous les créateurs, mais l’inexpérience professionnelle des étudiants les rend parfois plus fragiles, ou moins conscients de certains problèmes à résoudre.

Entraide et relationnel

Une entraide s’installe aussi : on peut ainsi demander aux autres d’assister à une répétition d’entretien ou de présentation, afin de se faire une idée du rendu de son travail, ou encore vérifier que l’on n’a rien oublié dans son dossier de demande de f inancement, entamer un jeu de rôles…

Autre avantage à être incubé : bénéficier de la présence d’experts, qui sont eux déjà dans la vie active, et viennent faire profiter de leur expérience les incubés. Ils apportent leurs conseils sur l’élaboration du business plan, ou sur des réponses à
apporter dans le cadre d’appels d’offres portant par exemple sur des subventions, françaises ou européennes. Si l’expert ne dispose pas de la réponse, son rôle est également de mettre l’incubé en relation avec la personne adéquate.

Simplifier le démarrage

L’incubateur dispose également de bonnes recommandations auprès des investisseurs possibles, ou des professionnels reconnus. Cela signifie que le démarrage est simplifié, même si ensuite, il faut se battre car la concurrence est rude. Plus rarement, les incubateurs eux-mêmes disposent de fonds d’amorçage, c’est le cas par exemple chez Audencia, à Nantes, ou pour Efrei en région pari- sienne.

Certains incubateurs proposent des services ad hoc, par exemple du coaching afin de changer de posture et passer au-delà de l’attitude parfois trop naïve de l’étudiant, qui n’a pas encore totalement atterri dans la vie réelle de l’entrepreneur. Ces étudiants, comme ceux qui sont en alternance, ou en fin d’étude, disposent d’un tuteur ou mentor qui les oblige à sortir de leurs retranchements.

Un élément important souvent mis en avant par les incubés eux-mêmes, le fait de se présenter auprès d’un prospect ou futur client avec une carte de visite spécifiant que l’on est dans un incubateur donne une impression de sérieux, qui n’est pas à négliger.

Une vision positive de l’entrepreneuriat

Ces exemples rassurent sur l’avenir entrepreneurial. Il faut pourtant raison garder, et regarder les chiffres : en avril 2017, la Conférence des Grandes Ecoles a présenté les résultats d’une étude nationale sur les incubateurs de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Le pourcentage des étudiants de grandes écoles qui créent une start-up une fois diplômés est seulement de 5,3%. Un chiffre relativement modeste si on le compare à celui des Etats-Unis qui est de 14%. Cependant, en France, non seulement, le mouvement est plus récent, mais ce chiffre devrait croître assez rapidement du fait de nouvelles initiatives : 62% des grandes écoles ont un module entrepreneuriat et 65% des grandes écoles ont un incubateur en propre ou en partage, sans compter les nouveaux dispositifs tels que Fablabs et les différents accélérateurs…

Le secteur de la création d’entreprise devrait donc voir l’avenir en rose, la reprise économique permettant aussi une plus grande prise de risque et un certain optimisme pour se lancer. D’autant que la vision des plus jeunes sur le monde de l’entrepreneuriat est nettement plus positive qu’il y a une vingtaine d’années. C’est l’effet Entreprendre !

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